Les vacances approchent à grand pas et comme chaque année un cruel dilemne se pose : amener mes avions ou bien, les palmes, les masques, les body boards des enfants ? ... Alors, vite, il faut construire un petit truc pas encombrant, solide et permettant de se défouler ... ainsi est née l'aile BOOT !
C'est une petite aile volante rectangulaire, d'un mètre d'envergure qui pèse moins de 500 g à base de polystyrène expansé (le blanc avec des billes ..) de polypropylène alvéolé ("carton" ondulé en plastique) et scotch armé fibre de verre pour l'essentiel. Bref, avec moins de 100 F vous avez de quoi construire trois ou quatre exemplaires !
L'aile se découpe en un seul morceau au fil chaud, soit avec une CNC découpe si vous en avez construit une, soit avec des méthodes plus classiques.
Le bord d'attaque est renforcé par un tube de carbonne de diamètre 4 mm (rayon cerf-volants !). Pour découper l'empreinte de ce tube, si vous avez une CNC la découpe est incluse dans le profil, sinon il vous suffira d'amener le fil chaud en contact du bord d'attaque pour venir creuser l'aile par rayonnement. Dans ce cas, entrainez vous sur une chute de poly !
le profil pour le gabarit de découpe est un eppler 186 autostable relativement peu épais pour assurer une bonne pénétration dans l'air. La corde fait 25 cm environ. Le fichier de découpe CNC est fourni : boot.cut et boot.cnc (sans le bord d'attaque)
Le noyau est ensuite allégé du bord de fuite (découpé au cutter), équipé de son bord d'attaque (collé epoxy), décoré au feutre aérographe, puis entoilé au scotch armé fibre de verre. Les élevons en baduette balsa pour bord de fuite sont poncés , entoilés puis fixés au scotch BLENDERM (22 francs en pharmacie) partagé sur la longueur directement sur le rouleau.
Les débattements à prévoir sont les suivants :
- profondeur : +15mm/-10mm par rapport au neutre
- direction : +15mm/-10mm par rapport au neutre
- mixage 50% ailerons/profondeur. Ce qui convient parfaitement au mixer électronique aeropic ...
Il vous faut ensuite découper un fuselage, ou plutôt un nez pour la bête, en polystyrène de 5 cm d'épaisseur. Il a pour vocation de recevoir les accus et le récepteur ainsi que de protéger les servos. Avec 4 accus 500 à 700mA, le centrage est correct en utlisant le gabarit de découpe suivant
Le centrage se situe entre 4,5 et 4,7 cm du bord d'attaque. Si vous avez modifié la longueur de la corde, vous pouvez recalculer la position du CDG à l'aide du fichier excel aile_boot.xls .
J'ai équipé cette aile de micro servos Hitec, mais on doit pouvoir mettre des servos standards, il n'y a pas de problème de charge ailaire. L'aile est creusée pour faire un nid douillet aux servos qui viennent s'encastrer en force dans leur logement.
Les deux servos sont solidarisés par une bande de scotch fibre de verre avant mise en place, puis maintenus en place encore par du ruban adhésif. Une petite cale en polystyrène vient compléter le morceau de profil manquant à l'arrière des servos.
Le nez, coupé pour recevoir les accus, sera entoilé au scotch puis collé au double face sous l'aile.
Ensuite, il est enveloppé par une bande de plastique alvéolé (alvéoles perpendiculaires) collé au double face sur toute la longueur, y compris sur le dessus des servos. C'est du béton !
Il ne reste qu'à mettre en place les flancs découpés selon le profil du nez dans du plastique alvéolé, en les fixant au double face et l'aile est finie ...
Une jolie déco au feutre indélébile pour lui donner un look d'enfer et faire plaisir aux enfants, deux bouts de gaine et corde à piano de 1 mm pour les gouvernes et à nous la pente...
STOP, ne partez pas si vite, il faut découper deux dérives dans une plaque de dépron de 6 mm (ou du plastique alvéolé, voire du balsa). Elles seront collées au double face en bout d'aile et assurées par une bande de scotch sur l'extérieur de la dérive et le dessous de l'aile. Cela permet de de jamais perdre une dérive même dans les combats les plus acharnés.
Allez, maintenant direction la pente la plus proche et bon défoulement avec cette bestiole ;-)
le vol :
Testée en Bretagne au Menez Hom parmi les beaux zavions ...l'aile vole parfaitement depuis la petite brise légère pour lancer-main jusqu'au fort vent de 50 Km/h.
Par petit temps, il est inutile de penser pouvoir l'agiter dans tous les sens. Mais elle vole placidement et se révèle assez gratteuse et efficace dans la chasse à la bulle.
Dès que le vent forcit, il faut penser à la ballaster avec 50 à 80 g de plomb scotché un centimètre environ devant le centre de gravité. On trime légèrement piqueur et l'aile devient super sympa. Les virages peuvent se faire très inclinés et serrés (un coup d'ailerons, on tire à la profondeur et la trajectoire est gracieuse) !
Les tonneaux passent, certes en perdant de l'altitude ... les loopings sont beaucoup plus hazardeux, ils se terminent dans le meilleur des cas par une belle virgule, l'aile se retourne d'un coup en haut de la boucle, sinon, on a droit à une belle abattée sans grande conséquence. Enfin le vol dos est possible par fort vent et tient sans problème : demi tonneau, on pousse presque à fond et l'aile reste à plat. Il est alors très difficile de la faire monter, elle refuse et se met à marsouiner ...On en sort par le bas en tirant à fond, ou par côté avec un autre demi tonneau.
Elle est insensible aux chocs, le longeron en carbonne la protège parfaitement. Après quinze jours de vol, plusieurs mises au tapis en combat (merci Sam) divers atterrissages un peu musclés ... elle est toujours intacte, même les dérives !
Amusez-vous bien, ammenez la partout, elle ne tient pas de place ;-)
Envoyez moi des photos de vos plus belles réalisations !